mardi 20 mars 2007

ce qui se passait la nuit


Tout a commencé par un journal et une annonce d'emploi. La proposition n'avait rien de bien alléchante mais je n'avais pas vraiment le choix. Les retards de loyer, les appels réguliers de mon banquier, son flot de mauvaises nouvelles et des dettes qui s'accumulaient me contraignaient à saisir la première opportunité venue. Livrer des journaux ? Pourquoi pas ? m'étais-je dit.

Je n'avais alors qu'une vague idée de ce qui se passait la nuit et je n'étais d'ailleurs pas loin de la réalité, on ne peut pas dire qu'il s'y passe grand-chose. Quelques piétons pressés de rentrer chez eux, de petits groupes joyeux juste sortis des cafés et qui s'attroupent encore sous les lampions comme on se serrerait auprès du feu, mais plus généralement, personne. Les rues, quand vient la nuit, sont des endroits que tout le monde fuit.

J'avais regardé de nouveau l'annonce en imaginant les quelques breloques qu'elle me rapporterait. Il n'y aurait sûrement pas de quoi faire fortune, survivre au mieux ; et, au fond de moi, j'avais déjà le pressentiment que ce qui semblait être une solution à mes problèmes pouvait devenir un piège qui m'enfoncerait plus avant, certes moins rapidement mais plus sûrement.

Voilà ce que j'avais à y gagner.