samedi 23 juin 2007

Paroles de lecteurs


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1 commentaire:

Anonyme a dit…

Lucas conduit la nuit, plein-phares dans un récit labyrinthique superbement photographié, où même un familier de la Toile est sûr de se perdre.
Il est tentant de suivre simplement l'enchaînement des faits, le long de la table des matières qui s'affiche sur la droite de l'écran. On comprendra vite que le flou des faits rend leur chronologie peu fiable.
Ce qui est avéré, c'est que Lucas roule trop --il est obligé : c'est son boulot. Au point que, de temps en temps --la fatigue, la fièvre, l'inverse--il n'est plus trop sûr de ce qu'il voit, de ce qu'il vit.
On voit, pourtant, à travers son Pentax Opto 50L : une exoplanète dont la lune fait penser à Coconino, mais en couleurs --magnifiques, entre nous, les couleurs.
Des photos d'un réalisme puissamment onirique. Expression risquée, de ma part, mais j'insiste
Au fait, ces photos... les seuls êtres vivants y sont les arbres :
Opto 50L, il sait --très bien-- fixer les choses de la nuit, "pouvoir s'y raccrocher" comme dit Lucas. Mais il n'a pas l'air de pouvoir fixer les autres présences : les collègues de travail, les abonnés dormeurs, des jeunes accidentés, des cyclistes, un chien (écrasé ?)... Et quand on voit une main, elle est en bronze, inquiétante, ne pas la toucher : elle frappe.

Pour revenir au texte, il a malgré tout un centre. Une femme, évidemment. LA femme. Si elle existe. Car elle aussi est floue. Au point qu'on finit par ne plus trop savoir si Lucas l'a croisée, écrasée, secourue, inventée dans son dos sur la banquette arrière. En tout cas, il en parle beaucoup.

Tout cela a d'abord été consigné dans un grand cahier d'écolier, d'une écriture régulière plutôt calme. Mais à mon avis la photo qu'il nous en montre est trompeuse : il a dû en séparer les pages avant de les disséminer sur différents http, sous des formes diverses : youtube, slideshare, pimpampoum, flickr, et celles qui sont à venir...

Et c'est là qu'on reconnait bien Tef. L'R de rien, l'histoire de Mathilde, les Petits papiers amorçaient la tendance, maintenant confirmée : toute cette richesse technologique que le réseau met au service de la littérature, comment l'épuiser, comment y mettre les mains partout, comment jouer avec tout ça... Bref, comment épuiser l'internet.
Tef ou la tentation de la totalité par la diversité. Si si : lisez-le, vous ne serez jamais sûr que vous avez tout vu, et vous y reviendrez en cherchant d'autres entrées. Comme sur la Toile.
Et maintenant qu'il a bien en main l'écriture et l'image, on devine la suite : il ne lui reste plus qu'à conquérir le son.
Ce jour-là, il faudra resserrer notre ceinture de sécurité, mettre le pare-brise sur "ray-ban #4 - protection maxi". Et gare au vertige.

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